10.
L’EX PHARMACIE SALIGNY-ACTUELLE PHARMACIE LARAK F. –LE RUISSEAU
Très ouverte sur le Ruisseau, elle domine la placette, ex
fief des « jeunes loups », et est située non loin de l’intersection
de l’ex rue de Polignac, actuelle rue des fusillés. Un bel
emplacement.
On remarque à la droite de la photo, une légère partie du mur
latéral du local de Djillali le buraliste. De longues marches d’escalier
nous mènent directement vers le quartier du Mont-Fleury. On y distingue
à la gauche de la pharmacie Larak, l’ex boutique dite « Epicerie
fine » de Brahim le mozabite, qui sera scindée en deux parties.
A la droite cette fois de la pharmacie Larak, on aperçoit
l’ex atelier de mécanique générale de voitures dit « Garage
Djurdjura » de « Ammi » Mustapha. Cette fois, on
n’est pas loin de l’ex bar Atlas, de l’ex café des arcades, de
l’ex poste et de l’ex cinéma Stella.
Après le départ de Mr Saligny en 1965, et après
plusieurs années d’inactivité, l’ex pharmacie Saligny sera reprise par
un Docteur en pharmacie nommé Bachir Thaminy. Un mozabite dont le look
s’apparente à celui d’un européen né. Un pharmacien hors-pair qui aura fait ses
premières classes dans les universités françaises.
Fatiha Larak, cette dame
pure produit de la francophonie, venue très tôt dans le domaine de la
pharmacie, sitôt après avoir obtenue son diplôme de Docteur en pharmacie, saura
concilier éthique médicale, amour de la profession et exigence de la famille
ruisséenne, pour le bonheur de cette même famille.
C’est l’automne, le Ruisseau prend froid. Il tousse. Il
s’enrhume. Son corps subit les fluctuations d’une température variable dont
seule Me Larak, par sa riche et longue expérience, a le
secret.
Le Ruisseau et Larak, une ville et un nom associés et
logés à la même enseigne depuis 1976, bientôt quarante ans.
Mérite le titre de la meilleure officine
pharmaceutique de la rue Med Belouizdad ex rue de Lyon.
vieille mémoire des années 60.
Une photo légende ou vieux « cliché » dont la date
demeure inconnue. Elle représente l’ex artère Raymond Poincaré,
probablement, au tout début des années 40. Elle servira de puzzle aux récentes
photos qui vont suivre et qui apporteront sans doute quelque chose de mémorial.
Une scène de vie citadine où se dessine un intense trafic routier
qui rappelle cette autre photo légende N° 35 - 1ère partie, avec
toutefois moins d’animation. C’est le Ruisseau des tendres années 40, ou
de la vieille époque. Celui des villes et des champs* que l’on
retrouve dans la fable de Jean de la Fontaine et dans les merveilleux
romans de terroir ou dans les contes de Marcel Pagnol, de Marcel Aymé,
de Louis Pergaud, d’Henri Bosco, de Bernard Clavel, de Jules
Romains, de Romain Rolland …
Cette fois, le Teuf-teuf*, comme disait Georges
Duhamel gagne du terrain et bouscule de « plein fouet » et avec
un « fouet » la charrette et la monture du charretier. Il promet même
de bouleverser les modes de vie et les incertitudes campagnardes.
L’éclairage public fait son apparition dans la ville. Cependant la
lanterne et le quinquet subsistent encore dans les foyers domestiques éloignés
ou dans les provinces déshéritées. On remarque à la droite et à la gauche de la
photo, quelques vieux hangars qui rappellent l’épopée florissante de la
fabrication de bonbonnes et des futailles, de la charpente et menuiserie du bois, du commerce des vins
et liqueurs, de la forge et ferronnerie, de la clouterie et ressorts, de la
boulonnerie et vis, des textiles et soieries, des lièges et bouchons, des
bâches et tentes, de la cire et bougies, des espadrilles et sandales, de la
ficelle et corderie, de la bonbonnerie et confiserie, de la vannerie et
sparterie, et ustensiles et accessoires de cuisine …
Cette fois, c’est tout le charme d’un vieux paysage ruisséen qui
sera modelé et remodelé au gré d’un monde nouveau. On mesure néanmoins
l’immense progrès réalisé sur une rallonge de deux générations. Il est vrai que
les mœurs des années 30 et 40 ont beaucoup évolué par rapport à ceux
d’aujourd’hui.
Le narrateur évoque pour vous une scène de vie citadine des années
30 avec toutefois une légère retouche …
Tôt le matin, c’est le ronflement du moteur des camions du marché Les
Halles accompagné par le brouhaha des marchands des fruits et légumes qui
vous sort rapidement du lit. Il est suivi peu-après par le cri du laitier et le
fracas des bonbonnes qu’il dépose sous le porche de l’immeuble et qui
s’entrechoquent gaiement les unes aux autres comme au son des fourneaux de
cuisine. Ensuite, c’est le tour du mitron* qui arrive à bord d’un
tricycle et qui remet une baguette de pain à chaque client. Cette fois, il
s’empresse de rejoindre la boulangerie pour une nouvelle livraison. La recette
est au plus fort cette semaine. La boulangère lui a promis une bonne surprise
pour ce soir. «Ce sera quelques moments de volupté, la nuit tombée ».
Le Ruisseau n’a pas encore
dévoilé tous ses secrets. Voyons cette fois ce que nous réserve l’avenir
incertain …
vieille
mémoire
des années 60.
Teuf-teuf :
Nous sommes dans les années 20. Georges Duhamel nous décrit le train de
vie d’une famille bourgeoise parisienne. »Pas de bobo, jeunes
gens ! » s’exclame-t-il.
L’auto fait son apparition dans Paris. Cette fois, on se demande s’il fallait
dire un auto ou une auto. C’est la guerre des mots. On sollicite le concours de
l’Académie française. La voici, qui arrive à bord d’une auto, et en
grande pompe. La documentation de Renault, Peugeot, Citroën
s’enrichit et le Larousse nous invite cette fois à découvrir
l’étymologie du mot auto.
Mitron :
Bernard Clavel qui nous fait partager dans « la maison des
autres » les péripéties d’un
enfant de la campagne, s’associe cette fois avec Marcel Pagnol dans
« la femme du boulanger » pour nous faire revivre les délices
d’un climat passionnel et bien provençal.
12.
L’EX RUE RAYMOND POINCARE – L’OASIS - –LE KOUBA - II
Une belle vue d’ensemble qui représente une légère partie de l’Oasis
où subsiste encore le charme des vieux jours. Elle porte aujourd’hui
l’appellation de Omar Boudjatit à la mémoire d’un martyr de la
révolution.
Elle est reliée selon le plan municipal, et au grand regret des
ruisséens, à la ville de Kouba, mais elle garde toujours l’empreinte fer
à cheval du Ruisseau. Derrière moi, légèrement plus haut, de charmantes
propriétés de maître dotées chacune d’un style particulier.
L’Oasis, un quartier résidentiel, calme et paisible. C’est
le Kouba des tendres années, où il faisait bon vivre. Son emplacement
ici, en ce lieu, surplombe le Tout-Alger et offre une belle vue sur la
mer.
Le Kouba, jadis petite province de l'archevêché, petite
étendue des sœurs religieuses, salon de l'aristocratie, milieu des industriels,
cénacle des médecins, cercle littéraire des intellectuels, foyer du Racing Club de Kouba,
aujourd'hui fief de l'intégrisme.
On y retrouve chez certaines familles algéroises, nobles héritières
du passé, un mobilier rustique de grande valeur … tables de salle à manger
finement ciselées, argenterie dotée d'une dalle de marbre veinée de vert,
chaises cannées ou à ressorts assouplis, comtoises, pendules, tableaux
néerlandais … le tout jalousement conservé par de riches familles
conservateurs.
Ce sont les services de l'ambassade de l'Allemagne fédérale
qui ont conquis, croit-on savoir ce petit paradis, totalisant le plus grand
nombre de résidences … crèches, instituts, annexes …
L’OASIS DE LA COLÈRE
Nous sommes en 1984. Dans le but de permettre l'aménagement d'une
autoroute, à partir du point dit le TIR, plusieurs villas de maître situées au
cœur de l'Oasis, à une trentaine de mètres derrière moi, furent complètement
démolies, et leurs propriétaires emménagés vers une autre cité, au lieudit Aïn-Naâdja.
Certaines familles, enfants du Ruisseau, connaîtront le désespoir amère
d'avoir été contraints de quitter le Ruisseau, terre de leurs aïeux, et
flirteront à jamais avec le syndrome du mal de vivre. Ils n'arriveront ni à
s'intégrer dans leurs nouvelles zones d'habitat (paysage hostile, environnement
sinistre …) ni même à cohabiter dans un même immeuble ou à communiquer avec le
nouveau voisinage (incompatibilité d'humeur, différences de cultures …). Ce
sentiment d'impuissance qui fait que l'on se sent chassé du Ruisseau, accompagné
d'un changement de résidence créera dans beaucoup de familles un climat de
psychose larvée (perpétuelle hantise des lieux d'accueil, troubles de
caractère, inadaptation au milieu, perte, ou dévalorisation de la personnalité,
contrariété ou contraste entre plusieurs éléments opposés …) allant même
jusqu'à entraîner une paralysie partielle ou totale chez certaines personnes de
tendance fragile. Il naîtra dans les esprits de certains d’entre elles le
ressentiment douloureux d'une injustice difficile à supporter et à réparer.
vieille mémoire des années 60.
13.
L'EX RUE RAYMOND POINCARE - L'OASIS - LE KOUBA - III
L'artère Raymond Poincaré, une belle avenue qui connaîtra un
grand aménagement du réseau routier, en 1972. Des travaux de viabilité liés à
l'élargissement de la chaussée furent confiés à un bureau d'études* de génie-civil.
A ma gauche, de l'autre côté de la chaussée, une ruelle, cachée sur
la photo, nous mène tout droit vers l'hôpital psychiatrique Drid Hocine.
Un léger détour, ou bifurcation, nous entraîne cette fois vers la rue Ampère.
Toujours à la gauche de la photo, et plus bas, on y distingue trois voûtes
cochères alignées les unes auprès des autres. Ce sont les ex entrepôts des
limonaderies Hamoud Boualem qui conservaient, il y'a peu de temps
encore, l'armoirie des établissements Hamoud Boualem, aujourd'hui
disparue.
On note, tout près de ce dernier, l'apparition d'une carcasse en
béton qui viendra enlaidir la beauté du site. Un type de
"construction" dépourvu de caractère, fort légion dans notre pays,
qui ira troubler le charme fou des Oasis et rejoindre cette autre
surélévation édifiée beaucoup plus bas (photo N° 35, 1ère partie).
vieille mémoire des années 60.
MaÎtre-D'œuvre :
Un bureau d'études de génie-civil du nom de l'architecte chargé de la
réalisation de l'ouvrage qui a pour dénomination Andrieux.
vieille mémoire des années 60.
14.
L'EX RUE RAYMOND POINCARÉ - L'OASIS - LE KOUBA - IV
Je me trouve tout près de l'actuel ministère de l'Education, ex
ministère de la Protection sociale, naguère terrain vague. Un bel immeuble
édifié sur un vaste emplacement, au tout début des années 80. Légèrement plus
bas, à la droite de cette voiture de couleur blanche, un long chemin nous mène
vers l’ex rue Alex Chanel. On aperçoit également un grand immeuble de
style classique*, identique à celui qui borde l’entrée du Stade Municipal
du Ruisseau. Naguère, il y
abritait, au rez-de-chaussée, un vaste salon d’exposition* de navires de
plaisance, de yachts, de hors-bords, de vedettes ou de petite embarcation
maritime … Aujourd’hui, véritable blockhaus que l’on voit peint en blanc et
bleu-ciel. Ne subsiste à l’heure actuelle que le parfum de ces vieux hangars dont les toitures nous
rappellent ces beaux chalets Suisses. On y fabriquait à l’intérieur de
ces ateliers … des bonbons, berlingots, sucettes, caramels …
Une époque lointaine où le regretté Rim Tayeb décédé en France,
il y’a près de douze ans, nous gavait, tout petits, de confiserie. C’était en
1964.
Le narrateur souhaite ne pas s’exprimer sur le devenir de cette
longue étendue qui nous mène jusqu’à la station de téléphérique du Ruisseau ex
Square, au risque de créer un climat de psychose …
vieille mémoire des années 60.
Classique : On en voit pareils immeubles dans le quartier de Belfort,non
loin de l’Ecole Nationale
Polytechnique.
Salon d’exposition : Jadis, un bel immeuble situé sur la place Hoche,
actuelle Ahmed Zabana, face à l’ex café des artistes, à quelques
pas plus haut du Lycée Félix Emile Gauthier, aujourd’hui Omar Racim,
et non loin de l’ex boulangerie Deveza, abritait le siège commercial des
bateaux de plaisance. N’oublions pas l’ex boulangerie des Deveza de Ain-Taya,
des enfants prénommés Francis, Georges et de la fille … dont le prénom échappe
aux riverains.
15.
L'EX RUE RAYMOND POINCARÉ - L'OASIS - LE KOUBA - V
Une belle artère piétonnière qui transporte avec elle tout le
charme vieilli des beaux jours. On y
distingue sur le côté gauche de cette longue et grande allée la
charmante propriété de l’honorable famille des Bouraoui. Une plaque de
marbre, pure modèle des années 30, porte à la hauteur de la porte d’entrée les
caractères gravés de « Villa Ste-Anne ». Légèrement
plus bas, une autre enseigne porte cette fois l’inscription « Villa
Marie-Thérèse ».
On gardera en mémoire le style merveilleux de cette maison de
maître dont la longue étendue du mur d’enceinte connaîtra une surélévation.
Naguère, une vue de l’extérieur laisse entrevoir les marches d’un escalier qui
débouche directement sur le hall de l’entrée de cette magnifique résidence.
vieille mémoire des années 60.
vieille
mémoire
des années 60.
16.
L’ECOLE DE LA RUE DES SPORTS – LA REGIE – LE RUISSEAU – I
Un nouveau look pour cette école de la rue des Sports qui se
tenait jadis loin de toute turbulence, elle qui n’appréciait guère le chahut de
ces supporters acharnés, le plus souvent étrangers à la ville.
Toujours accolée au mur du Stade municipal, elle continue de
tourner le dos à ce dernier, comme pour bouder sa présence ici, tout près
d’elle. Elle sera dotée d’un ensemble mur-rideau qui lui donnera cette fois
l’aspect d’un bel Institut des sports.
Le chiffre 1 du Stade municipal, symbole omniprésent de
podium a disparu laissant cette fois La Régie orpheline … mais debout.
vieille
mémoire
des années 60.
17.
L’ECOLE DE LA RUE DES SPORTS – LA REGIE – LE RUISSEAU – II
On aurait dit un bel Institut des sciences, tout comme ceux
que l’on voit généralement dans les rues de Bâle, en Suisse. Un
emplacement qui domine aisément La Régie et qui lui permet en outre
d’avoir une belle vue sur les entrées et sorties de chacun. La rue des
Sports, une cité ouvrière qui héritera d’un sang noble.
Le jardin d’essais fut depuis plus de cinq ans un lieu de
cantonnement des troupes alliées, et la placette joliment fleurie à l’époque,
fut le lieu privilégié de la séduction.
On y célébra, en 1964, sur la placette
de La Régie, la circoncision des enfants des chouhadas. Une grande fête
fut donnée en leur honneur par les ex moudjahidines. Ben Bella dont le
cortège présidentiel empruntait ce jour là la rue Hassiba Ben Bouali ex Sadi
Carnot, fut informé de l’heureux évènement. Comme dans ses habitudes, il
s’y rendit à La Régie « sans préavis », passa en revue les
benjamins et y prononça un discours où il fustigea longtemps l’impérialisme et
ses valets.
Je ne reconnais pas le quartier mes parents avaient un bar au débuts à droite de l avenue Poincaré à côté il y avait un hammam et une station service
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