Ce chapitre conçu avec l’étroite collaboration de mon frère et ami Rachid
SEBA est dédié à tous mes amis du Ruisseau.
Ces photos accompagnées d’une
interprétation et d’une mélodie musicale, peuvent être soumises à des droits
d’auteur.
Une vue en perspective prise à hauteur de l’ex usine de chewing-gum
Globo, aujourd’hui, cédée à une usine de métallurgie.
Nous voilà, devant l’école ex la Corderie qui ressurgit de
nouveau, comme pour nous dire " me voilà ! je suis toujours là ".
On aperçoit à la gauche de la photo, légèrement plus haut, la façade de la
porte d’entrée de l’école des garçons suivie de celle des filles. L’école des
garçons sera gratifiée de l’appellation Salem Bouznad. Quant à celle des filles, elle portera
l’appellation de Ali Boussalem. Deux grands noms, à la mémoire de
deux martyrs de la révolution.
La Corderie, un autre
style de construction à l’aspect plus chaleureux qui diffère de beaucoup, et en
divers points, de celui de l’école Mirabeau. On remarque à la
droite de la photo, une petite partie de l’entrée chevaleresque des ex Forges
Garcia, dont la façade et le
coté latéral demeurent non recouverts d’un habillage en cimenterie. En
face, on y distingue un bel immeuble de la Cité qui viendra "mettre
son grain de sel" comme pour nous dire "Eh, les gars ! on
est tous les enfants du roi"
Que de fonds de culotte usés sur les bancs de cette école ! Que
de semelles de soulier sacrifiées en cette rue à la gloire d’une bonne place dans
les grandes écoles françaises et américaines.
vieille mémoire des années 60.
Joies, rires, jeux, chahuts… s’associaient naguère, pour créer un
climat bon enfant et … corderien. Un bel endroit, qui respire encore la douceur
de vivre de la petite famille ruisséenne.
Un petit coin, jadis amplifié par le brouhaha de nos
petits-enfants, livrés aujourd’hui à la merci des automobilistes.
C’est sur le perron de cette vieille école que Mr
Monge, assis sur un bureau, portait, en cette année 1962, mes coordonnées
sur le registre des inscriptions de l’époque.
On distingue nettement, l’implantation de grilles métalliques aux
abords de la porte d’entrée, garçons et filles, dont le but est d’empêcher les
jeunes du quartier de s’asseoir, le soir venu, sur la plate-forme de
l’entrée.
Remarquons le style prestigieux de cette vieille école où domine et
en grand seigneur l’esprit conquérant de Jules Ferry. Un type de
construction non courant de nos jours. Elle est dotée d’une longue balustrade
où règne par son imposante stature cette légende de maître d’école tant vénéré.
C’est d’ici que fut donnée en 1965/1966 la liste des candidats reçus à l’examen
du certificat d’études primaires.
Dans le but de préserver la vie de nos enfants, il est impératif
que l’entrée du parking souterrain de l’immeuble d’en face, ex Forges Garcia,
soit située loin d’ici et dans le sens inverse de l’entrée de l’école La
Corderie
Vieille mémoire des années 60.
Monge :
Noble descendant d’une vieille famille de polytechniciens, illustre
saga d’une grande lignée de mathématiciens, digne précurseur des maths modernes et auteur de plusieurs
ouvrages des sciences mathématiques, Mr Monge fut professeur de mathématiques au collège La
Corderie qu’il quittera en 63 pour y enseigner en France.
Le narrateur eut à évoquer dans ses recueils, édités il y’a plus de
sept ans, le parcours de cet homme exceptionnel qui a quitté très tôt le
collège La Corderie pour y regagner La France.
Un bel espace qui sera cédé il y’a plus de vingt ans à un
particulier qui l’aménagea en une salle des fêtes. Il sera confié une nouvelle
fois à un promoteur qui en édifia un bel ensemble de tours d’habitation.
Le nom des Garcia du Ruisseau s’envolera une dernière
fois vers les cieux pour y retrouver les siens et les saints. Ils auront
résisté tout de même à des siècles de valeur. Eux qui aimaient tant les
hauteurs y seront servis cette fois.
Ce bel ensemble d’habitation constitue une belle affaire pour ce
promoteur, compte tenu du fait que le Ruisseau ne dispose, à l’heure
actuelle, d’aucune assiette propice à la construction. A la droite de la photo,
on y aperçoit un petit carré, ou nouvelle entrée de cet immeuble. C’est ici que
se trouvait la porte d’entrée principale aux panneaux métalliques des ex Forges
Garcia. Elle faisait face à l’actuelle porte d’entrée de l’école La
Corderie, et portait sur le fronton de la façade l’inscription suivante
" Atelier de mécanique et de réparation de voitures neuves et
d’occasions".
Il est près de 10h du matin, nos mamans ont déjà fait leurs
emplettes au marché Le Revoil et s’apprêtent cette fois à rejoindre le
doux logis familial.
Le narrateur eut à évoquer dans ses précédents recueils datés de
moins de six ans les causes et circonstances de l’incendie qui ravagea les
locaux des ex Forges Garcia. On parlera comme en
de pareils cas d’un vieux caïd de la maison Garcia qui venait de s’éteindre ce jour là.
de pareils cas d’un vieux caïd de la maison Garcia qui venait de s’éteindre ce jour là.
vieille
mémoire des années 60.
Neuves : "Voitures
neufs" disait l’inscription. Une faute de grammaire
vite rectifiée par ces petits chasseurs en herbe, que nous étions et toujours à
la recherche de sensations nouvelles.
Une photo prise à l’angle même de l’immeuble de la rue René
Bazin. On y distingue à la gauche de la photo une infirme partie de
l’immeuble de la Cité Revoil.
La grande Cité, la Cité
Revoil, l’immeuble de la rue René Bazin, de beaux et grands
immeubles qui seront classés « cités ouvrières » par l’administration
coloniale.
Une grande coterie familiale ou le mot
" regroupement familial" revêtira ses lettres de noblesse, en ce
temps là.
Souvenons-nous de ces lettres d’alphabet joliment apposées sur le
fronton de chaque immeuble de la Cité, de la Régie, qui serviront
de repère d’identification à chaque locataire, et qui finiront par être
altérées par l’usure du temps et le manque d’entretien, avouons le… .
Il y’a dans Bazin ce profond attachement à la terre et cette
noble vertu ancestrale que l’on retrouve chez les Angevins qui ira
aboutir finalement au constat de désillusion de "la terre qui
meurt». En ces années 30, les œuvres de René Bazin sont beaucoup
lues et connaissent un succès fou, au point où les autorités municipales
décident d’attribuer à cette rue l’éponyme de René Bazin.
"La terre qui meurt" un
ouvrage qui évoque le déracinement rural ou l’accaparement des masses paysannes
par les villes tentaculaires, selon les propos même du Dr Devraigne,
médecin accoucheur à l’hôpital Lariboisière et membre du conseil
supérieur de la natalité. Il sera cité en référence par ce dernier, lors du
congrès médical Alliance et Hygiène sociale tenu le 30 Octobre 1938, à Saint-Etienne.
Jadis, sur les murs des ex Forges Garcia à l’endroit même où
se trouve garée cette voiture, y furent placardées les affiches du cinéma Stella :
On gardera en mémoire : Le géant de la vallée des rois. Maciste l’homme
le plus fort du monde. Qui êtes-vous, Mr Sorge ?
vieille
mémoire des années 60.
"Allez dire au roi que nous sommes ici par la volonté du
peuple et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes".
Le
comte de Mirabeau
Noble, rebelle et infidèle tout comme son maître, l’ex école Mirabeau
nous rappelle ces vieilles écoles du midi de la France.
Un style de construction fort répandu au début du XIXe
siècle, tout comme les aimait Anatole France, Jean Giraudoux ….
Elle portera beaucoup plus tard le nom de Abderrahmane Rebaine.
Un autre grand nom de la révolution algérienne.
Un caractère sévère et bourgeois où seules la baguette et la voix
puissante de l’instituteur dominent l’estrade et se font entendre au loin. À
l’intérieur de ce préau, une grande cour flanquée de colonnes nous rappelle
cette fois le style d’une cathédrale.
Il y’a dans cette école quelque chose de solide, de puissant, de
vénérée, de profond, de sacro-saint, que l’on ne saura sans doute jamais.
On aperçoit au dehors la façade de cette vieille école qui brille
toujours par son côté ferme et imposant, et qui apporte quelque chose de
respectueux à cette architecture austère et puritaine.
Notons le soin apporté à la mise en relief des moulures ou au motif
de l’ornement, à la forme symétrique des éléments ou à l’aspect harmonieux de
l’objet, au rapport dans l’harmonie ou à la liaison dans l’assemblage, à la
tonalité dans l’encadrement ou à l’impression du motif, à l’uniformité du
profil ou à l’aspect dans les lignes , au respect des proportions ou à la
déférence dans le rapport des parties, à la puissance de l’harmonie ou à la
force dans l’assemblage, au couronnement dans l’entablement ou à l’élément
décoratif dans la partie supérieure… .
On remarque le contraste relevé quant à l’emploi d’une couche de
peinture marron aux tons criards apposée sur la façade de l’école et opposée
sur des éléments aux motifs architecturaux d’un même ensemble. C’est ce qu’on
appelle donner le ton à une fausse note et fausser le ton.
vieille mémoire des années 60.
Un petit coin intime et chaleureux et de bon aloi, qui conserve
toujours le charme d’antan et le caractère sacré de l’époque. On passerait des
heures et des heures à voir ce bel endroit sans jamais se lasser ni se
prélasser.
Une rue qui abrite jusqu’à ce jour le local de l’honorable famille
de matelassiers, les Bahouhou. Les frères Krimo et Mourad, dont
le vieux père nous a quittés en 95.
Au fait ! Sait-on quel est l’éponyme attribué par
l’administration coloniale à cette rue, au nom méconnu, aujourd’hui baptisée Med
Rouni, et précédemment cité dans mes premiers recueils édités, il ya plus
de dix ans ?
Quelle est belle, douce et chaude cette ruelle ! Qu’elle est
belle ! et elle le restera… .
vieille mémoire des années 60.
7.
L’EX COLLÈGE MIRABEAU – LE RUISSEAU – III
On aperçoit sur la photo l’ex
collège Mirabeau, un prolongement de l’ex vieille école Mirabeau,
située à quelques pas au-dessus de l’école la maternelle. Une centaine
de mètres à la droite de ce collège et on accède cette fois aux portes de l’ex
école Mirabeau.
On voit porté en gros caractères
arabes l’inscription Takfarinas en hommage à un guerrier berbère de la
vieille Numidie, contrée de l’ancienne Afrique du Nord.
L’édification d’un nouveau lycée aux
abords de l’immeuble « les 14 », en 1984 allégera les programmes
scolaires de ce vieux collège qui deviendra une simple école primaire. Un
charmant petit coin douillet pour une maman poule, qui ouvrira grands ses ailes
comme pour couver ses petits. Quelle chaleur !
Une petite famille où tout le monde
se connaît … se tutoie. On aperçoit un arbre touffu qui cache une bonne partie
de ce charmant collège qui réclame tout juste quelques petits soins d’élagages
qui tardent à venir.
Souvenons-nous de la directrice de
ce vieil établissement dont le nom m’échappe, qui y demeura ici jusqu’à l’année
70, et dont le mari fut chef de parc dans un grand atelier de métallurgie,
situé à Maison-Carrée.
On remarque
tout à fait au fond de la photo une vieille maison en tuiles rouges, propriété
du lycée technique du Ruisseau. Derrière celle-ci, l’immeuble «les 14 »
de la rue Hélène Boucher. Tout près et plus haut, l’immeuble de la rue René
Bazin.
Vieille mémoire des années 60.
8.
L’EX SALON DE COIFFURE DU COUPLE SUZANNE ET MARCEL – LE RUISSEAU –
I
Aujourd’hui,
propriété de la famille Belaïfa.
Qui aurait prédit un instant que c’est l’ex salon de coiffure des époux Suzanne
et Marcel ?
Je le revois encore devant le pas de la porte de son ex salon de
coiffure, les mains croisées, et les jambes légèrement écartées.
-
Bonsoir, Mr Marcel ! lui dis-je.
-
Bonsoir ! me répondit-il
-
Alors bien travaillé, petit !
Cette fois, un sourire illumina mon visage. Il avait
compris. C’est ainsi que je le saluais, presque chaque soir, à ma sortie
d’école, et c’est ainsi, qu’il me rendit la pareille. C’est surtout, pour
respirer un peu d’air frais que Mr Marcel se tenait
quelquefois debout, devant le pas de sa porte. Un bel homme, ce Marcel.
Il présente bien avec ce corps trapu, cette taille moyenne, ces cheveux en
brosse joliment rejetés en arrière et ces tempes grisonnantes … Un bel
assortiment pour ce séducteur plein de charme à qui on prêterait volontiers le
look d’un rugbyman aux abois.
Suzanne quant à elle, belle, douce, tendre, et fragile, de
l’avis même de celles qui lui ont confié leurs têtes pour un brushing, elle
s’accordait quelques moments de répit, le soir venu, pour se faire belle, très
belle et afficher pour son plaisir et celui de ses clientes, une coiffure d’un
genre nouveau, en vogue à l’époque. Cette fois, c’est décidé. Elle optera pour une
coiffure à la Edith Piaf.
Le couple passera les dernières années de son séjour
ici au Ruisseau à apprécier le charme de la campagne. Il voyagera
beaucoup en taxi et profitera au maximum de la vie au grand air et des joies des
pique-niques, des week-ends et des jours fériés.
vieille mémoire des années 60.
Brosse : Un style de coiffure léger et fin, qui
laisse aisément passer le peigne. Il est facilement adopté, si l’on peut dire
ainsi, par la génération du XIXe siècle, car sans encombre. Un mode
de coiffure qui correspond le mieux à l’harmonie du visage de Mr Marcel.
Longtemps oublié, il sera relancé et remis au goût du jour par une jeunesse
branchée et sous une nouvelle appellation dite « hérisson ».
Grisonnantes : Tempes grisonnantes ou « favoris ». Elles
seront bellement façonnées, en cette année 80, par les stars d’Hollywood
qui y apporteront une légère teinte d’un blanc artificiel, de chaque côté du
visage.
9.
L’EX SALON DE COIFFURE DU COUPLE SUZANNE ET MARCEL –LE RUISSEAU– II
Il changera de look et revêtira l’habit d’un bel établissement de
communication. Avec ses multiples services, on aurait dit ces beaux studios de
l’audio-visuel que l’on voit généralement dans les rues de Munich.
Le local sera cédé en 73, et ce après plusieurs années de
fermeture, à une dame, coiffeuse de son état, qui exerça elle aussi, la même
activité que le couple précédent. Fermé de nouveau, il sera repris il y’a près
de quinze ans, par la famille Belaïfa du Chemin Vauban. Le petit Amine
assure à ce jour la gestion de l’établissement et le vieux père, ex vétéran de
l’O.M.R, est là, pour l’abreuver de ses conseils de vieux maître.
A la gauche de
ce local, on y distingue un ex magasin de mercerie situé à l’angle de cet
immeuble. Il sera repris en 1974 par Mr Terkia, un
technicien T.V. et radio, passionné de cyclisme, qui en fit un local de
réparation de téléviseurs et radios. A la droite de cet établissement, l’ex
pharmacie Dachau.
Les Belaïfa,
une famille toujours à l’avant garde de ce qui est utile et agréable au Ruisseau.
vieille mémoire des
années 60